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Des grands-parents retrouvent leurs petits-enfants.
Les jeunes qui restent proches de leurs grands-parents les décrivent comme des personnes de confiance. Shutterstock

Mentors et confidents, ces grands-parents qui aident les jeunes à grandir

Si les grands-parents aident les petits-enfants à comprendre leur histoire familiale, ils ne sont pas que des représentants du passé mais aussi un soutien pour l’avenir et l’entrée dans l’âge adulte.


Les grands-parents sont rarement au cœur des études sur les relations familiales alors même que leur présence discrète reste essentielle dans la vie de leurs petits-enfants. La Génération Z (qui regroupe les personnes nées entre 1997 ET 2012) serait la génération la plus éloignée de ses grands-parents avec seulement 18 % de cette génération se sentant très proche de ses grands-parents, contre 32 % chez les milléniaux (née des années 1980 au milieu des années 1990) et à 41 % chez la Génération X.

Cette baisse s’expliquerait par la difficulté à maintenir le contact avec des grands-parents souvent plus éloignés géographiquement que pour les générations précédentes et une préférence pour le développement de relations amicales et amoureuses plus gratifiantes au quotidien.

Des soutiens émotionnels

Si les jeunes adultes tendent à s’éloigner de leurs grands-parents, les recherches montrent que ceux-ci restent des soutiens importants à l’entrée dans l’âge adulte, pour aider leurs petits-enfants à faire face aux tempêtes d’une période marquée par l’instabilité et l’incertitude : précarité financière, recherche d’un premier emploi, séparation amoureuse, réajustement relationnel avec les parents…

Les jeunes adultes qui choisissent d’entretenir leur relation avec leurs grands-parents reconnaissent le rôle qu’ils jouent dans la construction de leur identité, malgré certaines différences de valeurs ou de regards sur le monde, comme le montre ce témoignage :

« Je me dis que c’était comme ça à son époque. Il a dû endurer beaucoup d’épreuves pour avancer dans la vie. Et c’est aussi ce qui fait une partie de ce que je suis aujourd’hui, parce qu’en fin de compte, je descends indirectement de lui. Donc en m’intéressant à lui, il s’agit d’apprendre à se connaître soi-même autant que d’apprendre à le connaître. »

Les jeunes adultes décrivent leurs grands-parents comme des personnes de confiance, les soutenant émotionnellement, vers lesquels ils peuvent se tourner pour recevoir des conseils, voire pour se réconcilier avec leurs parents lors de conflits familiaux.

Certains pourraient se demander pourquoi se tourner vers des grands-parents pour recevoir des conseils de vie alors qu’ils ont connu des contextes si différents ? Après tout, à leur époque, il n’y avait pas de rencontres en ligne, les couples se mariaient tôt, se mariaient tout court, peu de divorces, pas de réseaux sociaux… Comment alors pourraient-ils comprendre les préoccupations de leurs petits-enfants ?

Malgré les apparentes différences de générations, les préoccupations des jeunes adultes n’ont peut-être pas tant changé que ça et les grands-parents ont évolué avec le monde en même temps qu’ils l’ont fait évoluer.

Développer un autre regard sur le monde

Dans cette génération qui semble s’éloigner de ses grands-parents, ceux qui malgré tout développent des relations positives avec leurs grands-parents disent bénéficier de cet autre regard sur le monde. Puisque la Génération Z reconnaît aussi qu’un bon grand-parent est un grand-parent qui leur apprend à profiter de la vie (à s’intéresser à de nouvelles passions, à voir le verre à moitié plein), à développer des compétences sociales (à développer de l’empathie, à communiquer en société, à comprendre les autres) mais aussi à réguler et maîtriser ses émotions pour pouvoir plus facilement développer des relations.

Finalement, ces compétences que les grands-parents encouragent leurs petits-enfants à développer, plus que de simplement les aider à comprendre leur histoire familiale, les aident à se tourner vers l’avenir et vers de nouvelles relations amicales et amoureuses quitte à s’émanciper à terme de leurs parents et grands-parents.

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Si la relation grand-parent/petit-enfant se construit tout au long de la vie et se renforce par les souvenirs communs, il n’est jamais trop tard pour la réinvestir.

Les fêtes de fin d’année sont une occasion de partager des anecdotes, de se confier ou simplement de dialoguer entre générations. Évoquer des souvenirs, célébrer des événements ensemble et montrer des petites attentions les uns pour les autres sont autant de possibilités de développer une belle relation et de mieux comprendre nos différences.